Introduction
Le mot de Mère Prieure
« Ecris, mais à mots lents
que l’horizon aille à la ligne au fur et à mesure
que tu avances dans la vie
dans la patience de l’avenir ».
Frère Gilles Baudry, osb.
L’expression « projet d’établissement » forme un paradoxe. Le « projet » regarde vers l’avenir, y cherche des points d’ancrage où arrimer les idées présentes. Un projet, et spécifiquement « d’établissement » est une réalité dynamique, un mouvement ; il prend en compte le réel et, à partir de là, veut aider à ne pas s’arrêter, à ne pas se croire arrivé, à anticiper au lieu de subir. Nous tous, acteurs de la communauté éducative, souffrons de devoir pallier dans l’urgence à ce que nous avons vu venir trop tard. Aucun projet ne peut nous garantir le confort d’avoir prévu et planifié ; mais il peut sûrement nous aider à n’être pas isolés dans le présent ou, pire, sclérosés dans le passé.
Paradoxe, donc, entre l’énergie, le mouvement, le dynamisme que connote le mot « projet » et la notion d’ « établissement », sûrement plus statique voire péjorative. On parle d’ « ordre établi » pour désigner de l’intangible, du difficilement réformable. Mais ce qui est établi c’est aussi ce qui a des fondations, ce qui n’est pas bâti sur le sable, ce qui donne les garanties d’une certaine solidité. Au cœur de ce paradoxe, entre dynamique et statique, entre évolution et pérennité, entre adaptation et souci de recueillir un héritage, il y a ce qu’on appelle « la tradition ». Tradition qui n’est pas traditionalisme - sa caricature - mais volonté, marquée par la « lucidité bienveillante », de réactiver le meilleur de ce qui a été, d’en recueillir l’esprit pour l’adapter, s’il se peut - cela veut dire « nous » adapter - au présent qui nous est donné à vivre, et à l’avenir qui se laisse déchiffrer dans ce présent.
Que soient ici remerciés ceux et celles qui ont, sur la durée, piloté, favorisé les synergies, travaillé, réfléchi, posé des diagnostics, mis en œuvre des solutions, cherché à impliquer les divers acteurs de la communauté éducative… Leur engagement, bénévole et ajouté au poids du quotidien, atteste qu’ils croient dans l’avenir de cette institution, veulent le meilleur pour elle, se sont remué les méninges et retroussé les manches pour ne pas rester de simples rêveurs ou théoriciens, même s’il est important de théoriser, et de rêver - « sérieux comme un enfant qui rêve », dit Bachelard. Cet esprit, ils l’ont recueilli et fait vivre, exprimé pour maintenant, mis en forme et comme en musique ; ils ont écrit une partition, « symphonie » évidemment « inachevée » ; ils ont commencé à l’interpréter, et elle évoluera nécessairement avec les interprètes, parce que nous vivons dans une histoire qui a ses continuités et ses imprévus. « L’urgence est de semer d’abord ce qui croît le plus lentement », écrivait Soljenistyne. C’est donc à nous tous, et à notre responsabilité, que ce projet est remis comme une semence confiée à la patience de l’avenir.
Sœur Saint Pierre
Le mot de la Présidente de l'OGEC
L'Institution Saint Alyre, comme tout établissement catholique d'enseignement, est gérée par une association appelée : OGEC ( Organisme de Gestion de l'Etablissement Catholique d'enseignement). D'après le Statut de l'Enseignement Catholique, l'OGEC : « a la responsabilité de la gestion économique, financière et sociale ».
En septembre 2010, à l'arrivée du nouveau directeur, le conseil d'administration de l'OGEC a été profondément renouvelé et s'est intéressé dès son installation à l'organisation de l'établissement.
Un groupe a travaillé à faire évoluer l'organigramme. Il s'agissait aussi de procéder, dans des conditions optimales, à la reclassification des personnels commandée par les dispositions de la convention collective. Ce travail ne pouvait que réactiver les questions : Qui sommes nous aujourd'hui ? Que voulons nous pour demain ?
Lorsqu'il a fallu décider, pour maintenir l'internat des garçons et répondre aux exigences des conditions de sécurité, d'importants investissements, des réponses à ces questions sont devenues essentielles.
C'est dans ce contexte qu'en octobre 2012, les administrateurs ont considéré comme urgent, et décidé, de mettre en place un groupe de réflexion en vue d'élaborer un Projet d'établissement.
Au delà de la nécessité administrative, ce travail avait pour ambition de permettre aux parties prenantes : enseignants, personnel OGEC, parents, élèves et personnalités extérieures de se retrouver pour bâtir le projet d'établissement : Saint-Alyre Avenir, en vue d'exprimer une volonté commune concernant le devenir de l'Institution.
Cette démarche n'aurait pu parvenir à son terme :
- pour son lancement, sans la volonté conjuguée de la Tutelle, des Administrateurs de l'OGEC et du Directeur,
- pour sa mise en œuvre, sans le savoir-faire et la disponibilité bénévole de Robin Noël, chef de projet efficace,
- pour son aboutissement, sans l'implication des chefs d'équipes, des équipes, des parents, des enseignants, des élèves, des personnels OGEC et de la communauté des Ursulines.
La promulgation de ce projet marque un terme qui est aussi un commencement. Les administrateurs de l'OGEC, initiateurs, veilleront à ce que le projet continue à vivre et s'enrichisse, pour l'intérêt des élèves et la satisfaction des parents.
Chantal Dumon
Le mot du Directeur de l'Institution Saint-Alyre
Bâtir un projet d’établissement, c’est mettre en route une dynamique durable au service de la mission éducative. Le travail réalisé par les personnels de Saint-Alyre est de ce point de vue remarquable, car il a renforcé l’esprit d’appartenance à l’Institution quelles que soient les missions confiées. Dans les réunions de travail des cinq équipes, dans les échanges de la journée du 10 novembre 2014 consacrée au projet, dans les nombreux échanges informels, j’ai mesuré la volonté de chaque acteur de prendre la mesure de son rôle dans notre belle mission collective : l’éducation.
Paul Busuttil
Le mot du chef de projet
Vice-président de l'OGEC, j'ai accepté la mission de chef de projet avec plaisir et humilité. Le terme « chef de projet » est flatteur : j'ai plutôt coordonné le travail des équipes menées par les cinq coordinatrices à qui je voudrais rendre un hommage particulier. Elles se sont investies totalement en mobilisant autour d'elles les énergies créatrices. Le projet illustre parfaitement l'adage : « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Je suis fier d'avoir été de cette belle aventure.
Robin Noël
